

Cela faisait plusieurs années déjà que le je cherchais à perdre l’unité. Je n’avais de cesse de chercher à perdre l’objet qui me rassemblait. Faisant éclater en milles éclats l’équilibre sur le point d’être atteint.
Je recommençais en y trouvant une très grande jouissance, à recoller les morceaux fragilisés, chaque fois construisant à nouveau pour finalement mieux pulvériser la poupée de verre que j’étais. Mon énergie focalisée à retrouver chacune des pièces à assembler avec les autres pour finalement tout envoyer valser le but approchant.
Il fallait être deux : le double est récurrent dans l’art et encore une fois il est indispensable à l’expérimentation d’une vie plus grande ;
Je étais à la fois l’un et le multiple, je m’accordais de tout pourvu qu’on soit différent∙e, le je pouvait se sentir plein à être comme en vie ! Le je était tous les Hommes, toutes les roches, toutes les eaux, tous les animaux, toutes les étoiles, toutes les plantes, tout le sable en même temps.
Performance + Film
Eclatement Narcissique
Kamil Guenatri et Eva Baboulène
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crédit photos : Delphine Klos // Fabien Leprieult
Un pont entre conscience et inconscience ...
En laissant libre court à l'autre en soi
Je n'a pas besoin d'avoir conscience d'agir ou de ne pas agir
pour agir ou ne pas agir
Le dédoublement est une perte du même
et une construction de ce même
un état de création partagé
l'état se réinvente dans une transe de chaque instant
C'est un peu comme si je vivais continuellement
dans un rêve discontinu
Le double agis consciemment dans nos rêves
Le second naît de l'état second
L'Etat dans l'état où le double prend forme
dans un acte transitoire, une action poétique
Je, devient ainsi un lieu d'échange
une transition entre un état second poétique
et un second Etat politique








